Jean Pierre a une trentaine d'années et conduit un rickshaw qu'il a fièrement estampillé comme tout driver, le prénom devant, un sticker de Ferrari derrière. Les potes de jean-pierre s'appellent François-Xavier, Joseph, Pierre ou Emmanuel... Nous sommes au kerala, bienvenu chez les cathos!
Les portugais et saint Thomas sont passés par là et ont laissé derrière eux un nombre impressionnant d'églises qui ne désemplissent pas! Le dimanche les fidèles se pressent et il est vivement conseillé d'arriver une heure à l'avance pour pouvoir prétendre à son morceau de banc.
Le catho indien porte fier son chapelet rebondissant sur son torse hâlé mais n'exclut pas d'honorer Ganesh, Hanuman ou Bouddha.
Au pays des Dieux, difficile de se résoudre au monothéisme tant le choix est vaste et la ferveur collective.
Jean-Pierre ne mange pas de camembert, à une prononciation de son prénom toute dravidienne et un optimisme à toutes épreuves. Le catho Indien semble être né sans la tâche originelle...
Jean-Pierre n'aime pas trop les indiens des émirats, surtout celui de l'hôtel d'à côté où nous lui demandons de nous droper, bien décidés à piquer une tête chez les riches. La piscine est déserte, les femmes en burqa boudent le haricot bleu. Nous pataugeons avec leurs minots qui nous abreuvent de questions dans un anglais parfait. Jean-Pierre nous récupère et crache sa "valda"...
Le patron de l'hôtel, un indien ayant fait fortune aux émirats, organise chaque année des mariages collectifs, avance les dots et les frais de la fiesta, en échange de quoi, les jeunes mariés donnent deux ans de leur vie à Dubaï dans ses différents business comme esclave. Si Kollam est la capitale de la noix de cajou, le Kerala demeure la capitale du marché aux esclaves. Une diaspora bien organisée, un business juteux.
Je comprends le snobisme de Jean-Pierre envers ces indiens de ... Là bas!
En rentrant nous croisons une manif, on se croirait à Moscou un 9 juillet, flags au vent. Le Kerala n'est plus rouge mais l'a longtemps été et semble le demeurer dans les cœurs et sur les murs de la ville. JP nous fait la revue de presse du jour, un jeune suisse à été emprisonné pour avoir assisté à un rassemblement en l´honneur d'un leader "maoïste" mort en manipulant des bombes! Ha oui, ça chauffe...
Je suis le sort du suisse dans l'Hindustan Times, il sera libéré trois jours après. Et dire que je voulais suivre la manif, intriguée par ces indo communistes et plus précisément par les naxalites qui manifestement font trembler le gouvernement. Le mouvement révolutionnaire du centre de l'Inde marche pour la lutte contre les inégalités dans la "Shining India" et opère à la TNT comme Arundhati Roy nous le livre dans "Walking with the Comrades".
La lutte contre la corruption et le droit à la terre, notamment celui des tribaux privés de titre de propriété sont au cœur des débats. L'Indien tchatche, commente l'actu en dodelinant de la tête et vote en masse. Là encore les murs s'expriment, enseignent, font campagne et invitent au vote en palliant à l'analphabétisation. Quand ce n'est pas le pochoir d'une télé vintage représentant tel parti, c'est celui d'une tasse, d'un clou ou d'un marteau représentant tels autres. Le balai de "l'homme ordinaire" a d'ailleurs fait parler de lui en 2013!
Voilà les amis pour mes dernières impressions de ce sous continent, mystique et politique, marchant droit devant sans remord ni regret. Et merci au camarade Jean-Pierre!
Le catho indien porte fier son chapelet rebondissant sur son torse hâlé mais n'exclut pas d'honorer Ganesh, Hanuman ou Bouddha.
Au pays des Dieux, difficile de se résoudre au monothéisme tant le choix est vaste et la ferveur collective.
Jean-Pierre ne mange pas de camembert, à une prononciation de son prénom toute dravidienne et un optimisme à toutes épreuves. Le catho Indien semble être né sans la tâche originelle...
Jean-Pierre n'aime pas trop les indiens des émirats, surtout celui de l'hôtel d'à côté où nous lui demandons de nous droper, bien décidés à piquer une tête chez les riches. La piscine est déserte, les femmes en burqa boudent le haricot bleu. Nous pataugeons avec leurs minots qui nous abreuvent de questions dans un anglais parfait. Jean-Pierre nous récupère et crache sa "valda"...
Le patron de l'hôtel, un indien ayant fait fortune aux émirats, organise chaque année des mariages collectifs, avance les dots et les frais de la fiesta, en échange de quoi, les jeunes mariés donnent deux ans de leur vie à Dubaï dans ses différents business comme esclave. Si Kollam est la capitale de la noix de cajou, le Kerala demeure la capitale du marché aux esclaves. Une diaspora bien organisée, un business juteux.
Je comprends le snobisme de Jean-Pierre envers ces indiens de ... Là bas!
En rentrant nous croisons une manif, on se croirait à Moscou un 9 juillet, flags au vent. Le Kerala n'est plus rouge mais l'a longtemps été et semble le demeurer dans les cœurs et sur les murs de la ville. JP nous fait la revue de presse du jour, un jeune suisse à été emprisonné pour avoir assisté à un rassemblement en l´honneur d'un leader "maoïste" mort en manipulant des bombes! Ha oui, ça chauffe...
Je suis le sort du suisse dans l'Hindustan Times, il sera libéré trois jours après. Et dire que je voulais suivre la manif, intriguée par ces indo communistes et plus précisément par les naxalites qui manifestement font trembler le gouvernement. Le mouvement révolutionnaire du centre de l'Inde marche pour la lutte contre les inégalités dans la "Shining India" et opère à la TNT comme Arundhati Roy nous le livre dans "Walking with the Comrades".
La lutte contre la corruption et le droit à la terre, notamment celui des tribaux privés de titre de propriété sont au cœur des débats. L'Indien tchatche, commente l'actu en dodelinant de la tête et vote en masse. Là encore les murs s'expriment, enseignent, font campagne et invitent au vote en palliant à l'analphabétisation. Quand ce n'est pas le pochoir d'une télé vintage représentant tel parti, c'est celui d'une tasse, d'un clou ou d'un marteau représentant tels autres. Le balai de "l'homme ordinaire" a d'ailleurs fait parler de lui en 2013!
Voilà les amis pour mes dernières impressions de ce sous continent, mystique et politique, marchant droit devant sans remord ni regret. Et merci au camarade Jean-Pierre!
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