Inde
Le lac Ashtamudi est sombre, blanchi par une eau saline, sali par les excréments déversés par des croteux au petit matin se brossant leurs dents éclatantes, tordues, dans un enchevêtrement de canaux, de boyaux.
Le ventre rebondissant, ils trempent leurs linge et soudain ça fouette, ça claque sec, ça danse, ça s'entortille, le visage contorsionné aux yeux noirs exorbités, ils nous sourient.
Nous sommes embarqués sur une pirogue, le perchman s'arc-boute sur son bambou pour faire avancer notre équipage dans une dentelle de canaux où l'on peine à se croiser. Une ferme piscicole au toit de tôle rouillée, percée, toute de guingois où se traine une veille carcasse les pieds nus, fripés qui avance lamentablement dans la boue à notre rencontre, poules, canards déplumés, jardin fleuri, palmiers encochés, saignés, bananiers, tamariniers, noyés dans un cloaque à moustiques, bande de terre miraculeusement épargnée, son menton gras luisant sort de ses bourrelets et nous toise fièrement.
Je sue, dégouline, la moiteur embue ma lèvre supérieure, mes reins suintent, je mitraille la jungle de mon Canon jusqu'à épuisement du chargeur. Des enfants taquinent le gardon, plongent dans cette rivière fétide, les traits fins, des yeux malicieux, les paupières fardées de noir, doux comme un chiot labrador, jouent avec les filles.
L'ile Munroe aussi belle que Maryline vous envoûte, vous bouffe la rate, hante vos rêves, colore vos cauchemars, unit les corps jusqu'à épuisement. Il faut se nourrir, un poulet massala dans une feuille de bananier, du perota en guise de pain, du curd, yaourt épais assaisonné d'oignons, la gueule en feu, les papilles assassinées, l'estomac estomaqué, le cul volcanisé, une cuisine rafistolée, compliquée, lassante, couverts pas encore inventés, j'ai les mains dans le cambouis, épuisé, rincé.
On s'offre un répit de touriste électrifié, un house boat, une grande barge où est posée une maison en préfabriqué faussement habillée d'une mantille de feuilles de palmier, au canapé léopard, au fauteuil imitation empire pesant son poids de bêtises, à huit kilomètres heure le capitaine se traîne, godille sur un fleuve sans vie. Pour tuer l'heure, je goulotte des bières fraiches , tire sur des clopes courtes au tabac brun, humide en crachant rotant, nabab éberlué s'enfilant à tu tête les six épisodes de Star Wars pour masquer le clapotis infernal d'une pluie me pissant sur la tête. Maryline où te caches tu ?
Nous sommes embarqués sur une pirogue, le perchman s'arc-boute sur son bambou pour faire avancer notre équipage dans une dentelle de canaux où l'on peine à se croiser. Une ferme piscicole au toit de tôle rouillée, percée, toute de guingois où se traine une veille carcasse les pieds nus, fripés qui avance lamentablement dans la boue à notre rencontre, poules, canards déplumés, jardin fleuri, palmiers encochés, saignés, bananiers, tamariniers, noyés dans un cloaque à moustiques, bande de terre miraculeusement épargnée, son menton gras luisant sort de ses bourrelets et nous toise fièrement.
Je sue, dégouline, la moiteur embue ma lèvre supérieure, mes reins suintent, je mitraille la jungle de mon Canon jusqu'à épuisement du chargeur. Des enfants taquinent le gardon, plongent dans cette rivière fétide, les traits fins, des yeux malicieux, les paupières fardées de noir, doux comme un chiot labrador, jouent avec les filles.
L'ile Munroe aussi belle que Maryline vous envoûte, vous bouffe la rate, hante vos rêves, colore vos cauchemars, unit les corps jusqu'à épuisement. Il faut se nourrir, un poulet massala dans une feuille de bananier, du perota en guise de pain, du curd, yaourt épais assaisonné d'oignons, la gueule en feu, les papilles assassinées, l'estomac estomaqué, le cul volcanisé, une cuisine rafistolée, compliquée, lassante, couverts pas encore inventés, j'ai les mains dans le cambouis, épuisé, rincé.
On s'offre un répit de touriste électrifié, un house boat, une grande barge où est posée une maison en préfabriqué faussement habillée d'une mantille de feuilles de palmier, au canapé léopard, au fauteuil imitation empire pesant son poids de bêtises, à huit kilomètres heure le capitaine se traîne, godille sur un fleuve sans vie. Pour tuer l'heure, je goulotte des bières fraiches , tire sur des clopes courtes au tabac brun, humide en crachant rotant, nabab éberlué s'enfilant à tu tête les six épisodes de Star Wars pour masquer le clapotis infernal d'une pluie me pissant sur la tête. Maryline où te caches tu ?
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