Des maisons au charme suranné, vestiges d’un passé colonial où s’enchevêtre une végétation luxuriante. Un décor de film que couve du regard la corneille d’Inde. Aux Seychelles, un bateau ramena malgré lui cinq corvidés clandestins. Le gouvernement offrit une prime de 3000 euros à qui ramènerait la tête menaçante de l’oiseau. Il n’y a plus de Corneille d’Inde aux Seychelles.
A Mumbai, elles sont des millions… La tête et le corps noirs d’un brillant provoquant, le cou et le haut du crâne d’un gris charbonneux et duveteux… Le cri des blousons noirs intimide tout le voisinage. Ils sautillent dans la poussière et disputent aux pigeons transis de peur jusqu’au dernier grain de riz. Déboulant en bandes menaçantes, les mias débarquent de partout et repartent aussitôt leur méfait accompli. Ces crapules ont envahi l’espace vital des autres oiseaux et leur ont interdit l’accès des cieux. Mumbai est envahi de ces grouillants, fouisseurs de poubelles dont l’insupportable croassement résonne en permanence… La cohabitation forcée semble prendre un nouveau tour en ce lundi de juillet.
Midi. Un club de fitness « where mind meets muscle », une piscine sur le rooftop. Des enfants nagent sous le regard perçant d’une vingtaine de séminaristes s’adonnant à leurs ablutions en toute quiétude au bord de la piscine. Un cri strident suspend le temps. Maxime voit Mahault approcher de ce qu’elle a pris pour un pigeon, les crapules la toisent, prêtes à l’attaque.
14 heures. La Corneille d’Inde ou Corbeau familier ne passe pas le portique de sécurité du Starbucks mais veille en nombre les allers retours des cols blancs, voyageurs et expats. En fin d’après-midi, à la sortie du Leopold Café, à l’heure où le jour décline, seul son oeil perçant et diabolique luit.
19 heures. Au slum de Dharavi ou de Juhu, rien à signaler, Les croques-morts sont passés à la casserole depuis longtemps, les millionnaires n’ont rien à partager avec les rapaces.
Dans le quartier du Fort, une bande d’acteurs colorés à la tête montée sur ressort tourne un énième film, sûre de son succès. Pendant ce temps, dans le quartier de Colaba, un autre scénario se joue.
La piscine du Taj Mahal est prise d’assaut par les plumeux qui s’acharnent à coup de bec sur les crânes chlorés, les bouées fluos et les ipads, pauvres abris de fortune. Les serveurs se font piller leur plateau chargé de mets raffinés, tourbillonnent sur eux-même avant de s’affaler sur le légendaire marbre de Monsieur Tata. Aucune résistance face à ce raz de marée ailé. Une partie de la bande s’encanaille maintenant dans les étages tandis que l’autre se désaltère au Harbour de quelques fameux cocktails.
Grisée de son succès, la meute de corvidés part à l’attaque des quelques 5000 Dabba-Wallah de la ville, promesse d’un festin de choix. Les pauvres hères connus pour leur fiabilité et leur ponctualité, pris au dépourvu, sont en pleine débandade. Ils trouvent refuge au Perim’Supermarket du centre ville, là où même les loubards ne mettent plus les pattes, soucieux de leur transit intestinal…
La panique gagne la ville. La vague noire s’engouffre dans les ruelles et les principaux axes, attaque les bus sans fenêtre, les rickshaws déambulant sur Marina Drive et la gare centrale. Les rats se planquent, les chats tentent la stratégie du caméléon et les chiens errent, sans surprise.
Des tranchées de fortune s’organisent dans les 1000 lavoirs du Dhobi Ghot de Mahalaxmi que contemplait il y a encore quelques semaines Obama. Seuls les playmobiles de la maison de Ghandi restent impassibles…
Très vite la population doit se replier. Seule alternative, les slums de la ville où s’entasse déjà 60% de la population. Là, le blouson noir n’est pas engraissé par les croyants indous, les slumers étant loin d’être convaincus que l’oiseau soit porteur de bonnes nouvelles. La crédulité des humains s’arrête aux portes des bidonvilles. Anne
Midi. Un club de fitness « where mind meets muscle », une piscine sur le rooftop. Des enfants nagent sous le regard perçant d’une vingtaine de séminaristes s’adonnant à leurs ablutions en toute quiétude au bord de la piscine. Un cri strident suspend le temps. Maxime voit Mahault approcher de ce qu’elle a pris pour un pigeon, les crapules la toisent, prêtes à l’attaque.
14 heures. La Corneille d’Inde ou Corbeau familier ne passe pas le portique de sécurité du Starbucks mais veille en nombre les allers retours des cols blancs, voyageurs et expats. En fin d’après-midi, à la sortie du Leopold Café, à l’heure où le jour décline, seul son oeil perçant et diabolique luit.
19 heures. Au slum de Dharavi ou de Juhu, rien à signaler, Les croques-morts sont passés à la casserole depuis longtemps, les millionnaires n’ont rien à partager avec les rapaces.
Dans le quartier du Fort, une bande d’acteurs colorés à la tête montée sur ressort tourne un énième film, sûre de son succès. Pendant ce temps, dans le quartier de Colaba, un autre scénario se joue.
La piscine du Taj Mahal est prise d’assaut par les plumeux qui s’acharnent à coup de bec sur les crânes chlorés, les bouées fluos et les ipads, pauvres abris de fortune. Les serveurs se font piller leur plateau chargé de mets raffinés, tourbillonnent sur eux-même avant de s’affaler sur le légendaire marbre de Monsieur Tata. Aucune résistance face à ce raz de marée ailé. Une partie de la bande s’encanaille maintenant dans les étages tandis que l’autre se désaltère au Harbour de quelques fameux cocktails.
Grisée de son succès, la meute de corvidés part à l’attaque des quelques 5000 Dabba-Wallah de la ville, promesse d’un festin de choix. Les pauvres hères connus pour leur fiabilité et leur ponctualité, pris au dépourvu, sont en pleine débandade. Ils trouvent refuge au Perim’Supermarket du centre ville, là où même les loubards ne mettent plus les pattes, soucieux de leur transit intestinal…
La panique gagne la ville. La vague noire s’engouffre dans les ruelles et les principaux axes, attaque les bus sans fenêtre, les rickshaws déambulant sur Marina Drive et la gare centrale. Les rats se planquent, les chats tentent la stratégie du caméléon et les chiens errent, sans surprise.
Des tranchées de fortune s’organisent dans les 1000 lavoirs du Dhobi Ghot de Mahalaxmi que contemplait il y a encore quelques semaines Obama. Seuls les playmobiles de la maison de Ghandi restent impassibles…
Très vite la population doit se replier. Seule alternative, les slums de la ville où s’entasse déjà 60% de la population. Là, le blouson noir n’est pas engraissé par les croyants indous, les slumers étant loin d’être convaincus que l’oiseau soit porteur de bonnes nouvelles. La crédulité des humains s’arrête aux portes des bidonvilles. Anne
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