J'adore les singes, il me font toujours penser à quelqu'un! Lui c'est Hanuman, un immortel pourvu d'une longue queue, d'un corps athlétique et velu. C’est le bon pote, fidèle et dévoué au prince Rama. Un peu le César de Pierre Boulle. Il s'est même tatoué les portraits de Rama et de sa femme Sita sur le torse. Hanuman, c'est un gentil avec du muscle…


LA PLANETE DES SINGES
HAMPI (Inde)
Lorsqu'il reçoit le message de détresse de Rama lui faisant part que Sita, sa chère et tendre a été kidnappée par le terrible Ravana, roi des démons, il décide de partir sans tarder à Lanka où la malheureuse est retenue.
Notre bon César rassemble ses troupes à Hampi, son fief. Macaques à toque, langurs, semnopithèques, entelles, tous se pressent à ses côtés. L’armée ramasse alors arbres et rochers et les transportent sur la grève afin de rejoindre Lanka. En cinq jours, les macaques construisent un gigantesque pont sur l’océan. La victoire est éclatante même si Hanuman y laisse quelques poils de sa vénérable queue. La douce retrouve son prince et les singes découvrent les somptueuses forêts ceylanaises.

ANURADHAPURA (Sri Lanka)
Les macaques s’installent à Anuradhapura où une cité bouddhiste se construit autour d’un arbre rapporté d’Inde par la belle princesse Sangamitta. Pendant plus de 1000 ans, les quadrumanes vont se délecter des offrandes de fleurs de lotus et autres mets délicats déposés aux pieds des gigantesques dagobas, tours de briques et nombreux temples. La cité glorieuse résiste aux nombreux assauts d’envahisseurs pendant dix siècle mais finit par tomber entre les mains des rois de Pandya. La glorieuse est pillée et désertée à la faveur de Polonnaruwa. La jungle reprend ses droits, Hanuman et ses lascars règnent en maîtres.
Quand Pierre Loti débarque en 1903, deux mille ans plus tard, il découvre « le monde confus des débris et des ruines où par centaines gisent les divinités brisées, les éléphants de granit, les autels et les chimères attestant de l’effroyable hécatombe ». Le délire des adorations et des prières a laissé la place à un vaste terrain de jeu pour nos macaques.

Depuis quelques années la planète des singes voit débarquer des bandes de bipèdes armés de bulldozers et de débroussailleuses et dans leur sillage des cars de touristes et de pèlerins. Ils se marrent, chapardent et à l’occasion effraient les nouveaux résidents toujours armés de quelques pétards dissuasifs.

Peu importe, les offrandes sont de retour et le Bouddha Aukana ne se nourrit que du soleil levant.
Anne

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