Chettinad une campagne glamour
Nous décidons de sortir de cette Inde moderne trépidante ou les écarts de richesse s’exacerbent, où même les Aurovilliens ont peur de devenir la banlieue de Pondichery hightech, « un oasis parsemé de tours hlm ».

Cap sur la campagne, on affrète un chauffeur pour 150 klm et 7 heures de route, Ganesh slalome entre les vaches sacrées, les rickshaws et de vieux bus bondés et bariolés dans un concert de Klaxons assourdissant, qui roulent à deux à l’heure dans un paysage aride et poussiéreux.

Nous arrivons dans un petit village, Kothamangalam dans la région du Chettinad. Ici le contraste est saisissant, la vie est calme, douce et presque propre. Nous sommes accueillis par Michel et Bernard un couple d’architectes marseillais tombés amoureux de la région. Ils ont rénové un des nombreux palais construits au début du XXè siècle par une caste de marchands, les Natukottai Chettiars : la Villa Shanthi. Nous séjournons seuls quarte jours dans ce palais de 4000m2 où se succèdent une salle de réception immense au sol marbré, une salle de mariage aux colonnes sculptées, une cour carrée et un jardin secret avec ses façades à double colonnades et plusieurs rangées de balustrades. Les sols, décorés de fabuleux carreaux de ciment, nous avons assisté à leur fabrication et voulu en acheter mais le transport par fret se révèle difficile.

A l’entrée du village se dresse un grand étang carré avec d’immenses marches de pierre qui nous font penser un temps à une salle de spectacle lacustre; mais s’avère finalement être la salle de bains du village, boueuse et parsemée de nénuphars au grand dégoût de Maxime qui a hérité de mon aversion du bain, un Momo bis de Malvile de Robert Merle.

Mais même ici l’Inde moderne fait des ravages, des milliers de palais tombent en ruines, les nouveaux riches ont succombé aux sirènes du consumérisme à l’américaine et préfèrent détruire ces prouesses architecturales pour construire de mauvaises répliques hollywoodiennes.

Avant les paysans était respectés, la société était organisée autour de la terre, aujourd’hui le paysan est un nouveau pauvre, il n’a même plus d’argent pour acheter des vaches pour labourer ses terres car le prix du boeuf a été multiplié par dix, les traditions s’évanouissent, dans l’Inde d’aujourd’hui l’alcool, les femmes, le sexe, le boeuf, tout est bon !

A l’entrée du village une autoroute a été construite, on y voit des des champs en jachère, nivelés et divisés en rangées de lots individuels séparés par des tracés de futures voies de circulation de lotissements. Durant tout le voyage nous en avons vu des centaines, on interroge alors sur leur fonction. Avant la crise des subprimes, les nouvelles classes émergentes spéculaient sur les terres et forçaient les paysans à vendre à bas prix. Aujourd'hui ces lotissements son toujours en jachère !

Le village avant étaient divisés en trois parties, l’Ur où vivaient les castes élevées avec des maisons de pierre et les palais, le no man’s land un bande de terre boueuse et nauséabonde, et la Colony où vivaient les Datis, les intouchable dans des maisons de chaume et torchi et qui n’avaient pas le droit de traverser de l’autre coté ! Aujourd’hui revanche de l’histoire, les Datis construisent des maisons en dur dans le No Man’s Land !

Nos hôtes nous ont reçu avec une extrême attention comme au temps des Chettiars, nous avons visité de nombreux palais sur leur conseils, et assisté à la fête des dieux vivants trois soirs durant où nous nous sommes éclipsés au moment où les hommes se ressemblaient autour de bouteilles d’alcool à bruler pour une soirée dite "glamour" !!




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