Après s'êtres régalés chez les bouffeurs de nouilles, nous voilà bien désopilés chez les paysans albanais où je tente un ragoût de viande agrémenté d'une sauce tomate et fromage qui sent le rance, je me force pour avaler trois cuillères sous le regard amusé et dégouté des filles qui on fait un choix plus judicieux, poulet grillé au barbecue.


Les Balkans jeûne involontaire
On choisit de prendre nos repas dans des petites gargotes : délicieux barbecues, salades rafraîchissant toujours agrémentées de fromage pâle imitation de la fêta. A chaque repas on nous invite à goûter le rakis dans des bouteilles en plastique de un litre fait maison, toujours le meilleur, tord boyaux fait de raisins, d'abricots ou de prune qui est sensé guérir tous les maux, ils proposent même à Anne d'enduire ses piqûres de moustique!

Au Kosovo nous serons au même régime mais plus raffiné. On trouve un bon restaurant dans la ville moderne de Prizren en évitant le quartier tropezien, ici on à le choix des sauces blanches ou rouges bien pimentées qui réussiront à me détraquer l'intestin. Plus de raki, nous sommes en terre musulmane!

Les filles collent leur visage sur une machine qui remue du lait, le projette sur un grand globe d'où il s'écoule et le fait mousser pour le transformer en yaourt. Mahault qui se nourrit exclusivement de glace et de pain tente l'expérience et se décompose " c'est salé" ! Maxime qui a pris sont bol ajoute du sucre et déglutit... Je goûte et devient vert, un goût de vieux bouc et l'on part dans un fou rire géant et gênant mais qui contamine vite nos hôtes.

En Macédoine je cherche la fameuse salade en vain à la grande joie des filles dont le souvenir de cantine ne les enchante guère. On apprend que c'est un français qui aurait inventé cette salade immonde. Ici les barbecues atteignent leur apothéose : la spécialité est la cuisse de poulet parfaitement désossée cuite à la perfection. On tente un énième tadziki concombre au yaourt toujours aussi fade. Maxime se rabat désormais sur les soupes, son menu journalier.

Nos premiers pas à Sofia croisent un restaurateur français. Bruno le chef nous invite à venir demain soir il est 22h. On suit le conseil de notre hostel qui tient absolument à nous accompagner dans un restaurant où Anne a flairé que les serveurs seraient en costume traditionnel ! On ne touchera pas à la salade servie dans une énorme assiettée en bois composée de fayots froids, tomate en boîte, carottes cuites, salade, le tout sopoudré d'une montagne de fromage frais râpé, une ineptie Bulgare. On tente notre chance dans un autre lieu où tout pique les yeux : les doses de cheval raviraient nos collèges marseillais mais moins l'exécution. Je crois n'avoir jamais vu un spectacle culinaire plus grossier comme si on voulait rattraper 40 ans de disette communiste et mettre tous ses désirs dans la même assiette. On dînera le lendemain chez L'Étranger, le Restau de Bruno et sa femme avec lesquels on passera une très bonne nuit après avoir couché les filles.

A Buzudhzla on dort dans un énorme hôtel communiste où nous sommes les uniques clients, les interminables couloirs aux tapisseries fleuries orange nous donnent des frissons et nous plongent droit dans Shinning. Le gardien tatoué, vêtu d'un pantalon écossais avec des brettelles a une tête de film d'horreur, pour m'achever ses neveux appellent les esprits avec Max " where arrrre you Charlie "... Je me suis escagassé sur la porte de la chambre dont la serrure doit être hantée, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

Une semaine de disette au pays Bulgare gras et adipeux tranche avec les maigres faciès des Balkans de l'Est coupés à la cèrpe qui façonnent nos corps. Mahault maigrit à vue d'œil et ne mange même plus de glace, Anne meurt de faim et a un cul de gymnaste communiste, max fait la soupe à la grimace et mon short glisse sur mes chevilles.

Mais la Roumanie m'évite de m'acheter une ceinture, on se requinque de délicats fumets de poulet citronné parfumés aux herbes du jardin et ce matin j'ai mangé des tomates du potager semblables à de la mangue... J'en oublie les tomates que j'ai plantées ce printemps à Vegère... Des œufs brouillés et le fromage frais me rappellent le Berri! A midi, des saucisses faites maison à la chaire ferme et peu grasse, des tomates farcies au riz et à la sauge. Au dîner, une soupe aux tripes, un sarmale, sorte de feuille de vigne farcie au bœuf avec de la crème fraîche, la vraie vie bordel!!!

Sur la table de notre pension bucolique trône à chaque repas une ravissante fiole que Maxime confond avec de l'eau. Le raki s'est transformé en palinca mais c'est la même recette à 70 degrés. L'histoire ne dit pas dans quel état ils retrouveront leurs plantes derrière notre table!





Les Balkans jeûne involontaire

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